lundi 5 janvier 2015

Il reste des habitants dans la ferme

Quand Han et Leila ont acheté la ferme, c'était pour y accueillir la tribu. La tribu comportant 8 membres bipèdes (bon, Padasix c'est pas encore ça) et Carbone, le chat de la famille. Une gentille chatte cendrée qui a déménagé un nombre de fois incalculable avec un flegme tout félin.



Mais il y a des habitants qu'on ne pensait pas récupérer dans la transaction

Lorsque nous avions visité la ferme aux enfants, nous avions aperçu un chat qui déambulait entre la cour et les étables. Un chat dit de ferme, farouche, visiblement indépendant qui ne semblait pas spécialement intéressé par les visiteurs. Les propriétaires d'alors nous ont expliqué que c'était un chat de ferme. Ce qui s'entend parfaitement en pleine campagne pour éloigner et très souvent chasser les bestioles en tout genre qui peuplent ce type de propriétés.

Il y avait même sur une porte d'étable un grillage posé pour éviter que le matou n'aille faire son repas des oisillons d'hirondelles. A la campagne, les hirondelles portent bonheur, on les protèges des prédateurs.

Compromis signé, acté de vente préparé, nous nous rendons à la ferme aux enfants avant de passer chez le notaire afin de procéder au traditionnel relevé de compteur et dernier tour du bien. En passant prés d'une réserve, le cédant nous explique qu'il nous laisse le paquet de croquette pour les DEUX chats!


Leila s'étonne qu'il y en ait deux (nous n'en avions vu qu'un) et la cédante de nous expliquer que c'est une femelle non stérilisée...qui vient d'avoir une portée. Et que comme ce sont des chats de ferme et qu'ils n'ont connu que la ferme, il valait mieux qu'ils restent là...





Bref, deux occupants imprévus qu'il faut nourrir régulièrement (on ne va pas les laisser mourir de faim quand même) donc voilà Han solo qui passe le matin en allant déposer Padaone et padatxo au collège et Leila entre temps ou le week end. Ces deux félins dorment dans le grenier à foin et sont nourris dans une pièce accessible de l'extérieur, ils sont donc protégés des rigueurs de l'hiver.

Seule Padathree semble être en mesure de les approcher (elle a un don avec les animaux), elle les a déjà caressées en leur donnant à manger.

En espérant qu'elles ne soient pas trop productives en chatons...sinon le cout de la stérilisation n'avait pas été intégré. Et des surprises, je pense qu'il y en aura d'autres. Mais après tout, des chats dans une ferme...c'est normal

samedi 3 janvier 2015

Les voyages forment la jeunesse...parait-il

Un petit tour en dehors de la vie de famille. Han Solo est parfois amené à voyager pour son entreprise. Une petite virée à l’étranger et quelques impressions…

Réunion professionnelle en Allemagne. Réunion qui permet juste de vérifier que les étrangers sont...étranges. Mais en plus, cette conférence était organisée par des allemands. Et qui dit, organisation allemande, dit…précision allemande : très dur à suivre pour un frenchie. Calibré, timé, précis, ordonné, pas de dérogation possible ! achtung, rester groupir ! 3 jours de rang. Rigueur germanique

Forcément, il fallait que les petits français se fassent remarquer. Prendre l’avion à Roissy, c’est déjà une odyssée en soi. J’ai rarement vu un aéroport aussi mal organisé et du personnel aussi peu agréable. Mais un jour de grève, ça devient hallucinant. Je vous passe la porte d’embarquement avec 3 vols sur le même guichet (Hambourg, Venise et Barcelone). Un bordel sans nom. Mais nous parvenons donc à Hambourg avec 3 heures de retard. French rules.

Bon Hambourg, c’est teuton. Propre, ordonné, limite froid. Donc à peine débarqués, nos bagages sont là sur le tourniquet. Premier constat, le short se porte court cette année à Hambourg et les t-shirts échancrés (euphémisme inside). Direction le taxi, le chauffeur ne comprend pas un mot d’anglais, acht problème. Ben on baragouine en teuton, il ne comprend pas. On finit par se parler en français et voilà que notre chauffeur, camerounais de son état nous répond dans un français parfait. Ça aide. Et Zaz à la radio ! Ça continue dans l’horreur, l’égérie bobo parisienne à l’état brut. Ça ne me calme pas. Hambourg, c’est allemand. Les voitures roulent en bon ordre, les vélos respectent les lignes cyclables et ne squattent pas les trottoirs ni ne passent sur les passages pour piétons et les piétons attendent que le bonhomme passe au vert. On respecte les règles. German style.

Par contre, à Hambourg, peu de fastfood à la mode américaine. Mais des Kebab partout. Tout fout le camp.

Donc arrive à l’hôtel et …personne. Ben oui, l’heure c’est l’heure. Ils sont tous déjà partis. On nous indique l’adresse du théâtre. On y parvient et on tente l’entrée discrète pour ne pas déranger les 25 autres membres de la world company déjà occupés à échanger sur le business. Précision allemande.

Mais c’était sans compter sur l’animateur qui nous salue en nous demandant, puisque nous sommes français, si notre retard est dû à une quelconque grève en France. Stéréotype quand tu nous tiens…bref, je commence déjà à avoir encore moins envie d’être là qu’au départ ! Je lui réponds que oui et que nous avons dû laisser à la douane nos bérets, nos baguettes de pain et nos litrons de vins mais que pour les femmes on trouvera bien sur place. Ça détend l’atmosphère, provoque l’hilarité des non germaniques et rien chez les germaniques. Leibnitz avait raison.

Bref, ça se passe, on échange de nos situations business, on présente nos problématiques actuelles et on promet de trouver ensemble des solutions. C’est beau hein ! trainning pitch.

Pause du soir, entre 18 heures 50 et 19 heures pétantes (on est en Allemagne, faut être précis), on retrouve les collègues avec qui on a déjà partagé plusieurs réunions de ce type (Vérone, Berlin ou Düsseldorf) et on reprend ensuite le cursus prévu par une pièce de théâtre censée nous aider à mieux communiquer. Mais O stupeur, c’est en Allemand intégral. Ah ben de suite, la moitié de la salle comprend que ça va être long mais long…alors que les germaniques opinent du chef et sourient à ce qui doit être des bons mots. Moi pas. Mime Marceau like.

Applaudissements de rigueur. Stop, à table. Les français s’éparpillent, les chinois sortent leurs BlackBerry, les anglais et les autres nationalités nous rejoignent, les allemands restent entre eux. Classique. Je retrouve mon ami chinois, toujours incapable de prononcer mon prénom (normal, il y a un R bien roulant difficilement prononçable pour lui), un autre ami anglais qui parle comme une mitraillette et une amie grecque, née à Seattle, qui fait le même métier que moi. Et on passe la soirée à échanger sur les péripéties boulot des 4 derniers mois. German meals, soap starter.

Bonne soirée, jusqu’à ce que l’animateur se joigne à nous pour faire connaissance. Il adore les stéréotypes, quand il apprend que j’ai six enfants, forcément il me demande si je suis catholique. Mais je t’emmerde, je ne suis pas plus catholique pas plus que je ne suis croyant. D’abord. Puis je prends un malin plaisir, en constatant qu’il est végétarien, de lui préciser que mon père était boucher et que j’adore la viande. Comme ça, on est à l’aise non ? Et lui, de renchérir sur l’avis que j’ai sur les raisons de la mauvaise réputation des français dans le monde. Bref, réponse facile, les anglais sont jaloux. Top comme début :) Ennemi héréditaire.

Dans leur coin, les chinois continuent à travailler compulsivement. Le même chinois notamment, qui encordé à moi sur une via ferrata en septembre, n’avait pas pu s’empêcher de sortir son blackBerry à 25 mètres du sol sous prétexte que devant ça n’avançait pas…alors que moi, je serais les fesses, la pointe des pieds plantées sur les 10 centimètres de corniches. Ils sont effarants. Je ne le sais pas encore mais ils ont vivre l’expérience la plus difficile de leur vie le lendemain. Chineese nightmare.

Stupeur, l’acteur germanique qui œuvrait sur scène nous sert les plats. Ça doit être ça le nouveau modèle social à l’allemande. Etonnant. Après on comprend mieux qu’ils ont pas envie de filer du pognon à ceux qui n’ont pas fait les mêmes efforts. Angéla’s Thoughts.

La soirée continue, les allemands se défont de leur rigueur germanique à mesure que les niveaux des bouteilles de vins descendent et ça finit en joyeuse bande au bar à échanger de tout, sauf de business. On se couche vers 1 heure du mat bien fatigué. Ça doit être ça le networking

Rendez-vous le lendemain matin dans le hall de l’hôtel pour 7 heures 55. Vous remarquerez que c’est 55 et pas 50 pas plus de 8 heures tout rond ! Nous sommes tous là, frais et dispo, armés de notre motivation sans faille et les chinois de leur Blackberry, il est 15 heures à Bejin. Tout est en ordre. Mouvement tournant non pas vers Sedan mais vers le théâtre.

8 heures 10, nous sommes dans la salle de séminaire. 8 heures 15, on démarre. Petit réveil corporel, nous voilà en cercle à vocaliser, à bouger, à travailler notre posture à grand coup de petite scène du genre « je mets un citron dans mon cul, je sers les fesses et je pousse un cri », « je respire, je fais plein de cri bizarre avec la bouche », etc… ce qui est marrant, c’est que ça détend et que ça désinhibe un max.  Apparemment, c’est filmé, j’attends avec impatience le replay. Et nous de continuer à nous produire dans des situations les plus incongrues. La meilleure étant de se promener sur la piste, en marchant comme un gorille en chantant, pour les hommes, « look at my big testicules » et pour les femmes « look at my big melons ». Impayable. Evidemment, français, je ne peux m’empêcher de rajouter en croisant Sylvia, la grecque, « i got 6, if you want one, be free ». Elle a mis 10 bonnes minutes à retrouver un minimum de lucidité. Sous le regard courroucé de notre chaperon qui voit son planning mis en cause. Avec notre chaperon à Waterloo, Grouchy serait arrivé à l’heure et pas Blutcher. Tant pis. monty python flying circus is back.

Bref, timing respecté, jeux de rôle, mises en situation toute la journée et effectivement, Ô stupeur, on trouve des solutions plausibles à nos problèmes de management des clients, de management de nos équipes, de gestion de nos « work-life balance ». Là, ça m’épate. Et ça continue jusqu’au soir dans une bonne ambiance, les petits exercices ont fait tomber les dernières barrières culturelles et tout le monde se côtoie. Football, cinéma, boulot, famille, loisirs, tout y passe. Good time.

Et là, se situe le drame pour nos amis asiatiques. Nous nous rendons à notre lieu de repas du soir, surprise pour tout le monde. On va manger dans le noir ! Ouch, jamais fait ça moi. Première étape, rendez-vous au vestiaire et nous devons nous défaire de nos téléphones, de nos montres, de tout ce qui peut faire de la lumière. Stupeur chez nos amis asiatiques. J’ai même senti un moment de peur intense, limite animale chez Lee. Nous voilà, plongés dans un noir absolu, armés de notre stick d’aveugle à suivre la voix de notre guide à travers un espace jonché d’obstacles comme des arbres, des ponts, des rampes, un pont de chaine. Ça dure 10 bonnes minutes et je perds tous, mais alors, tous mes repères ! J’aurai très bien pu tourner en rond dans 12 mètres carré que ça serait pareil. On nous installe à notre table et nous commençons le repas. J’avoue, j’ai fini avec les doigts. On tente de découvrir ce qu’il y a dans le potage, ce qu’on a dans l’entrée, le plat de résistance, le dessert. On s’exerce au remplissage de verre avec un index comme niveau de mesure. Combien de temps cela a duré ? 2 heures en fait, qui auraient pu être 30 minutes comme 7 heures. Au fait, j’ai mangé quoi ? Pas grave, le guide nous indique que nous recevrons à la fin du repas le menu. Super, c’est en braille et en allemand. Bref, je ne sais toujours pas.  A peine sorti, je suis bousculé par nos amis chinois qui prennent d’assaut le vestiaire pour récupérer leur précieux smart phone. Back to the rules.

Retour hôtel, un dernier verre, dodo. Rendez-vous le lendemain à 7 heures 40 (pas 45, non 40). Rebelote, réanimation, tout le monde est open, jeu de mise en situation sous forme de photo avant après. Improvisation costumée, le tout réglé par notre animateur qui est, il faut bien l’avouer, exceptionnel...mais anglais quand même. Brainstorming, nous mettons sous enveloppe ce que nous allons cesser de faire, ce que nous allons commencer à faire, et ce que nous allons continuer à faire. Le courrier nous sera envoyé dans un mois comme reminder. Etonnamment, les chinois ont oublié qu’ils avaient un BlackBerry. Twilight zone.

Dernier moment ensemble, le balai des taxis emmenant les uns vers l’hôtel, les autres vers la gare, les autres vers l’aéroport. Je rejoins l’aéroport d’Hambourg. Aéroport d’Hambourg, chek-in rapide, boarding à l’allemande (c’est-à-dire, 5 rangées par 5 rangées histoire que ce ne soit pas le bordel dans la carlingue), décollage de l’avion à l’heure, arrivée Paris à l’heure. De retour sur le sol français, terminal 2D, plus d’une heure avant le TGV tout va bien. Home sweet home.

Willkommen en France ! Bloqués en bout de piste, le pilote prend un malin plaisir à nous expliquer qu’on attend le bon vouloir du personnel au sol. Débarquement à la française, 35 minutes pour recevoir nos bagages, 10 minutes pour courir vers la gare TGV. Roissy quoi. France éternelle éclairant le monde.


De retour à la maison pour 23 heures, les enfants sont couchés. Je regarde mon BlackBerry, Lee vient de l’envoyer un mail pour me dire le plaisir qu’il avait eu plaisir à me revoir. Classique. Fin de la parenthèse.